Il rythme la vie des femmes de la puberté à la ménopause, pour le meilleur comme pour le pire. Le cycle menstruel, longtemps ramené à la seule question reproductive, a des implications bien plus vastes sur notre corps, de la tête aux pieds, et pourrait bien devenir notre allié si on apprenait à l’apprivoiser. Que se passe-t-il, dans ton corps et dans ta tête, pendant ce tour ce cadran ? On t’aide à y voir plus clair sur le cycle menstruel.
CYCLE MENSTRUEL : LA BASE
- Nombre total : 450 cycles dans une vie.
- Durée : 28 jours en moyenne. Cette moyenne sert de référence mais ne concerne que 13% des femmes. Les cycles oscillent entre 21 et 45 jours selon les femmes. En-dessous ou au-delà, le cycle est considéré comme irrégulier.
- 2 moments clés : J1 = le premier jour des règles et J14 = l’ovulation (dans le cas d’un cycle de 28 jours, J18 dans le cas d’un cycle de 32 jours par exemple).
- Les oestrogènes : hormones « féminines », elles orchestrent notamment le développement des caractères sexuels féminins et la capacité de reproduction. Et ce n’est pas tout !
- La progestérone : hormone de la gestation, elle protège une éventuelle grossesse en optimisant l’implantation de l’ovule.
- La testostérone : indispensable à la production des oestrogènes, booste l’énergie et la libido, entre autres.
- La FSH ou hormone folliculo-stimulante : lance le signal du redémarrage du cycle.
- La LH ou hormone lutéinisante : déclenche l’ovulation et libère l’ovule prêt à être fécondé.
LE cycle menstruel : UN PEU D’HISTOIRE
450 cycles menstruels en moyenne dans ta vie, c’est ce que tu vas traverser. De la puberté à la ménopause, chaque cycle démarre au premier jour de tes règles, et se termine au premier jour des règles suivantes. Synonyme de montagnes russes pour certaines, le cycle menstruel prépare l’organisme à une éventuelle grossesse.
D’une durée de 21 à 45 jours selon les femmes, cette spécificité féminine fait depuis toujours l’objet de mythes. D’abord centrés sur les règles, « ce truc sale et répugnant », les tabous et autres idées reçues servent encore aujourd’hui à exclure ou discriminer la moitié de l’humanité.
De Pline l’Ancien, un naturaliste romain fort éclairé, qui affirmait sans trembler en 77 après JC que « les plantes perdent leur fécondité » ou que les « fruits tombent des arbres » au contact des femmes en période de menstruations, au collègue Gérard – apparemment perdu au fond d’une grotte ces dix dernières années – qui demande, sourire en coin, si « t’as tes règles ? » à la moindre contradiction, la perception négative du cycle menstruel est tenace.
Tous ces stéréotypes ont longtemps poussé à enfouir bien profondément la question des règles et du cycle menstruel au dernier rang des préoccupations, alors même que les variations que l’on connait dans cette période peuvent avoir, selon leur intensité, un vrai impact sur notre vie quotidienne.
Cycle menstruel : 4 phases, 4 ambiances
Aussi loin que remontent tes derniers cours de SVT, tu as probablement bien en tête les deux grandes phases du cycle du point de vue de la santé sexuelle et reproductive, à savoir l’ovulation et les menstruations. En réalité, chaque cycle est composé de quatre phases, pendant lesquelles différentes hormones se relaient et dictent les activités des ovaires, de l’utérus et – un peu – de notre cerveau !
Une histoire qui démarre dans le sang : phase menstruelle
Chaque cycle débute au premier jour des règles. C’est la phase menstruelle. D’une durée variable, de deux à huit jours, elle correspond à la désagrégation et à l’écoulement de la muqueuse utérine. Les hormones, progestérone et œstrogènes sont au plus bas. L’énergie est généralement assez basse aussi. Les pertes de sang, selon leur abondance, peuvent entrainer un sentiment de fatigue, de moindres performances physiques, voire une anémie. 9 femmes sur 10 attestent avoir des douleurs pendant leurs règles, qu’elles soient intenses ou modérées. Plus globalement, les règles peuvent être accompagnées de leurs amis diarrhées, maux de tête, crampes et autres réjouissances. Ces ressentis doivent être écoutés et pris en compte. Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour faire un marathon – néanmoins l’activité physique n’est pas à jeter aux oubliettes, elle peut même aider à atténuer certaines douleurs !
Plaid, chocolat (noir of course), film préféré, il fait bon prendre soin de soi et se régénérer tranquillement.
Explosion de saveurs au tournant : phase folliculaire
De la fin des règles jusqu’à l’ovulation (J-14 environ avant les règles), c’est la remontada. L’hypophyse, une petite région du cerveau sécrète l’hormone folliculostimulante (FSH), qui stimule la maturation des follicules ovariens pour permettre l’ovulation. Ces mêmes follicules produisent des œstrogènes, dont les niveaux remontent, indiquant à la muqueuse utérine de se développer. Dans le jargon, cette période répond au petit nom de phase folliculaire.
Ce renouveau physique rime souvent avec une remontée d’énergie. Envie de mouvements, d’actions, de projets, c’est le moment d’exprimer la Greta Thunberg qui sommeille en chacune de nous.
Le pic, le sommet, le cap, la péninsule : phase ovulatoire
Entre le 12ème et le 16ème jour de ton cycle, si tu as un cycle d’environ 28 jours, tu es dans la phase ovulatoire. Elle se repère de différentes façons. Certaines sentent des tiraillements dans le bas du ventre, ou de légers saignements. Ces symptômes sont loin d’être universels, et peuvent même varier d’un mois sur l’autre. Par contre, ce qui est identifiable à coup sûr, c’est l’aspect de la glaire cervicale. Ce nom charmant désigne une des sécrétions qui composent les pertes blanches. Pendant l’ovulation, cette fameuse glaire devient élastique et coule abondamment, créant l’effet patinoire : quand tu t’essuies, tu as l’impression que cela glisse bien plus que d’habitude.
Une fois que tu connais la durée entre ton ovulation et l’apparition de tes règles – cette durée est propre à chacune mais ne varie pas ou très peu – tu peux prévoir leur arrivée avec une marge d’erreur inférieure à celle des trains SNCF… (Oui, on fait mieux comme référence mais c’est précis, promis)
Pendant cette phase, tous les compteurs sont au plus haut, hormones, énergie, c’est LE climax du cycle. Amour à revendre, confiance en soi, envie de sauter sur le.a premier.e venu.e, glamour attitude au max, ta Beyonce interne a clairement pris le dessus.
La redescente, plus ou moins en douceur : phase lutéale
La vie est ainsi faite qu’à un haut succède un peu, beaucoup, souvent, un bas. Après l’ovulation jusqu’à la veille des règles, on plonge dans la phase lutéale. Lutéale, pas létale (quoi que…) ! Pendant cette phase, le corps jaune (le follicule désormais vide, après la libération de l’ovocyte) produit de la progestérone, qui vient, avec les œstrogènes, préparer l’utérus à une éventuelle nidation. Après quelques jours, les taux d’œstrogènes baissent, laissant place pour 7 femmes sur 10 au fameux Syndrome Prémenstruel (SPM) plus ou moins offensif. Maux de ventre, de tête, sautes d’humeur, déprime, rétention d’eau, troubles du transit, seins gonflés et douloureux, acné, insomnies… on ne vous liste pas tous les symptômes qui caractérisent cette phase, il y en a 150 ! Ils varient en forme et en intensité d’une femme à l’autre.
Dans la tête, les variations hormonales peuvent te rendre irritable, fatiguée et te plongent parfois dans un abîme de questionnements, flirtant avec un état dépressif. Tu pourrais tout envoyer balader, mais laisse peut-être passer deux jours avant de quitter ton boulot, ton.a partenaire ou Poitiers…
Tu l’auras compris, le cycle menstruel a des impacts bien plus vastes que le seul fait de pouvoir tomber enceinte ou non. Prendre le temps de l’analyser, pour mieux comprendre nos réactions, physiologiques comme psychologiques, permet de renverser la vapeur et de faire de notre cycle un allié – si, si !
Pour cela, on t’explique ici comment suivre ton cycle, qu’il soit régulier ou non. Et très bientôt, ont’explique les secrets du Cycle Syncing, pour te servir de ton cycle comme d’un allié précieux et surfer sur les différentes vagues.
By Solène Graille 🌞